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Identifier les impacts environnementaux et sociaux liés aux investissements réalisés : c’est l’objectif des fonds d’impact investing, un segment en plein essor aux États-Unis et en Europe. Ces produits d’investissement responsable changent la donne, pour l’investisseur, qui se retrouve face à des stratégies de placement très différentes et des impacts difficiles à évaluer ou à comparer.
Aujourd’hui, de nombreuses banques ou sociétés de gestion proposent des produits d’investissement qualifiés d’impact investing, car elles investissent dans les pays émergents ou dans les secteurs susceptibles de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux actuels. Leurs motivations à l’égard de l’impact investing sont les mêmes que celles des fonds qui investissent dans des PME car « elles sont créatrices d’emplois » ou des fonds qui allouent une partie de leur rendement à des associations… Sans vouloir polémiquer, il est difficile aujourd’hui, pour un investisseur, de s’y retrouver tant la variété des propositions, des rendements attendus et des risques associés est large. Certains se demandent même si les fonds de capital investissement dans les PME africaines se prévalant d’être des impact investments ne sont pas en réalité des arguments marketing pour vendre plus !
Concilier rentabilité financière et impact social
Dans le cadre du G8, le groupe de travail G8 social impact investing task force, qui regroupe des professionnels des pays du G7 (hors Russie) sous la présidence de Sir Ronald Cohen, s’est mis d’accord pour définir l’impact investing comme étant une démarche d’investissement dans toute classe d’actifs qui privilégie « l’intention » d’avoir un impact social et/ou environnemental.
Ainsi, un investisseur qui choisit une stratégie économique et financière qui est aussi créatrice d’emplois n’est pas forcément un investisseur impact. En revanche, s’il investit dans une stratégie qui vise avant tout à résoudre une problématique d’emploi, il pourra être qualifié d’investisseur impact. De même, un investisseur qui construit une clinique en Afrique peut répondre à un besoin social, mais c’est son intention première (financière et/ou sociale), qui détermine le caractère impact investing de son investissement. C’est donc bien l’intention d’avoir un impact social ou environnemental, qui définit la stratégie d’investissement, cette intention pouvant se réaliser sous une contrainte financière (être rentable…). Cela signifie, cependant, que la contrainte financière n’implique pas des choix stratégiques ou économiques au détriment de l’intention d’avoir un impact.
Cette définition, jugée trop stricte par certains, est à notre sens fondamentale pour que les fonds d’impact investing ne deviennent pas une offre marketing déployée face aux problématiques actuelles. Elle implique de la part des gestionnaires de fonds d’impact investing d’être très clairs dans leur intention et de mesurer le résultat de cette intention. Ce qui nécessite le développement d’outils de mesure d’impact pour bien identifier les progrès réalisés et en informer les investisseurs. Un point sensible, aujourd’hui, car il n’existe pas encore de méthodologie reconnue pour mesurer cet impact (le Global impact investing network en a identifié plus de 150…), et ce, alors que ce type de stratégie implique par construction d’informer les investisseurs de la stratégie des fonds dans lesquels ils investissent.
Changer les priorités : une décision lourde de sens
L’exemple de la microfinance illustre bien cette dichotomie entre des fonds qui ne recherchent qu’un rendement financier et ceux qui cherchent à accompagner et à soutenir la croissance des sociétés de microfinance, visant à aider les populations les plus défavorisées à accéder à des services financiers et bancaires.
Ces nouvelles stratégies modifient fondamentalement l’acte d’investissement car la décision d’investissement n’est avant tout pas financière, ce qui crée trois paradoxes.
Le regard de l’investisseur
Les fonds d’investissement privilégiant la stratégie d’impact social ou environnemental dans leur analyse des dossiers entrent dans une discussion stratégique avec les porteurs de projet et les dirigeants d’entreprise. Cette approche élargit considérablement l’analyse et aide à comprendre les motivations et les objectifs de l’équipe portant le projet ou l’entreprise. Au-delà, cette approche permet de développer un rapport très différent entre l’apporteur de capitaux, l’ensemble des collaborateurs et les dirigeants de l’entreprise. Car l’investisseur est plus qu’un investisseur « financier » qui recherche un rendement : il devient un partenaire sur lequel l’équipe peut s’appuyer. Un partenaire en quête d’un projet ou d’une entreprise qui apporte une réponse à un enjeu social et/ou environnemental. L’intention est bien de résoudre un problème tout en faisant en sorte que l’ensemble des parties prenantes (clients, salariés, fournisseurs, investisseurs) y trouvent un intérêt social, financier…
Nous avons ainsi financé plusieurs projets portés par des entrepreneurs sociaux confrontés à des problèmes importants. À l’époque où seul le financier primait, ces projets n’auraient pas vu le jour compte tenu de leur situation financière. Les investisseurs présents autour de la table étaient tous motivés par l’intention d’impact. Guidés par cette finalité d’impact, ils ont permis à ces projets de se poursuivre, conduisant ainsi au redressement et au développement de l’entreprise.
La relation au temps
Elle n’est plus la même, le retour sur investissement étant important mais plus primordial. Avec le temps, les équipes ont plus de latitude pour développer des projets difficiles, porteurs de l’enjeu de la TPE/PME, mais aussi de celui de l’intention sociale… Avec, à la clé, un double challenge social et économique…
Le risque plus faible qu’attendu
Dans les projets à fort impact social, le besoin devenant de plus en plus important, l’impact peut être démultiplié. Toutefois, le prix d’entrée est le plus souvent inférieur à celui d’un investissement classique, compte tenu d'un rendement financier attendu plus faible.
Raisonner autrement
Cette stratégie basée sur l’intention change notre regard d’investisseur sur le projet/l’entreprise : il crée une autre relation avec les équipes en charge de le développer et nous amène à prendre en compte l’impact sous-jacent comme première contrainte dans notre décision d’investissement. Elle constitue un choc, pour de nombreux investisseurs, qui considèrent avant tout qu’il « faut gagner de l’argent », afin éventuellement de redistribuer les profits au bénéfice d’une cause sociale.
L’impact investing considère qu’il est possible d’investir dans une entreprise/projet qui veut résoudre un problème social et/ou environnemental avec un retour sur investissement et un retour de l’impact généré par l’investissement.
L’exemple de la microfinance, notamment pour les investisseurs en capital mais aussi pour de nombreux projets sociaux et environnementaux, montre aujourd’hui qu’il est possible de concilier impact et rendement financier.
Toutefois, cela implique, pour les investisseurs impact, de considérer le rendement financier comme une contrainte et non un objectif ! Cela constitue une véritable révolution intellectuelle dans notre démarche d’investissement, mais un espoir, aussi, pour aider ces projets et entreprises à répondre aux enjeux sociaux et environnementaux actuels.
Point de vue de la Banque de luxembourg
- L’impact investing, au même titre que l’investissement socialement responsable, est une notion floue pour l’investisseur laissé à lui-même. Simple prétexte marketing pour certains (promoteurs), il souffre d’une absence de communauté de vues sur les méthodes de mesure de l’impact.
- L’impact investing s’adresse avant tout aux investisseurs souhaitant privilégier l’intention d’avoir un impact et considérant le rendement financier comme une résultante et non un objectif.