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Recul du dollar face à l’euro : quels impacts ?
Malgré une économie mondiale en berne, les marchés boursiers continuent leur envol. Comment expliquer ce paradoxe ? Guy Wagner, CIO de BLI – Banque de Luxembourg Investments, commente ces phénomènes en cours sur les marchés, des USA à l’Asie, en passant par l’UE.
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- Comment expliquer le comportement actuel des marchés boursiers ?
- Emprunts d’Etat délaissés : quelles conséquences pour les marchés ?
- Quand les marchés émergents devancent les développés sur le marché de la dette
- Valorisation record aux Etats-Unis : opportunité ou source de vulnérabilité ?
- Légitimité des niveaux actuels du marché américain
- Japon, nouvelle piste pour les investisseurs ?
- Les marchés asiatiques : une opportunité d’investissement à envisager ?
- L’euro en hausse face au dollar : simple évolution monétaire ou signal économique ?
- L’impact du déficit américain sur les stratégies d’investissement mondial
- Or, après la flambée, quels freins à la hausse ?
- Or vs entreprises aurifères : approches comparées
Malgré une économie mondiale plutôt frileuse, le temps est au beau fixe sur les marchés boursiers. Comment expliquez-vous cela ?
Cette situation est d’autant plutôt contradictoire que l’introduction des tarifs douaniers décidés par le Président Trump, aura un impact négatif sur la croissance et l’inflation. Cette hausse des indices boursiers s’explique sans doute par les bons résultats des entreprises au premier semestre 2025. A cela s’ajoute la baisse des taux d’intérêts enclenchée par la BCE, ainsi que l’anticipation de la baisse de ces taux aux USA.
Compte tenu du creusement de la dette aux USA, les emprunts obligataires des pays industrialisés n’ont plus vraiment la cote. Cela crée-t-il un déséquilibre de l’offre et la demande pour les investisseurs ?
En effet, on pourrait dire que l’embellie boursière s’explique aussi par le fait que les investisseurs sont de plus en plus méfiants par rapport aux autres classes d’actifs, que sont les obligations et les emprunts d’État des pays industrialisés. En raison des déficits budgétaires, ces emprunts ne feront qu’augmenter et déstabiliser encore les investisseurs. Du côté des actions, les entreprises performantes rachètent leurs propres titres, l’offre est donc en baisse, et cette rareté attire les investisseurs.
Quid de la surperformance des emprunts d’État des pays émergents par rapport à ceux des pays industrialisés ?
On assiste effectivement à l’apparition d’un nouveau paradigme, à une réelle inversion des valeurs. Alors que l’on reprochait aux pays émergents un manque de rigueur budgétaire, cette critique s’adresse plutôt aujourd’hui aux pays industrialisés, tandis que les pays émergents font preuve d’une plus grande discipline à ce niveau.
Le marché boursier américain n’a jamais été aussi haut. Faut-il considérer cette situation comme bonne ou mauvaise ?
Il faut bien comprendre que le marché boursier américain représente presque 70 % de l’indice mondial ! Cela semble disproportionné, quand on sait que l’économie américaine ne représente « que » 20 % de l’économie mondiale. C’est un marché fortement détenu par des investisseurs étrangers, « suracheté » donc cher, et de ce point de vue il faut s’en méfier. Il faut relativiser du fait que derrière ces indices forts, se cachent des entreprises dont le cours a beaucoup baissé.
Ce niveau historiquement élevé est-il d’ailleurs justifié ?
Selon moi, le marché américain mérite une certaine prime du fait que ses entreprises aient une rentabilité supérieure à celle des autres pays, je pense notamment aux entreprises technologiques qui sont dans des situations de quasi-monopole. Cela dit, cette prime me semble malgré tout exagérée.
Dans la dernière publication « Perspectives », la 183e édition qui vient de paraître, vous faites un focus particulier sur le marché et l’économie au Japon. Est-ce une alternative attirante pour un investisseur ?
Absolument, le marché nippon présente d’excellentes perspectives à moyen et long terme. Bien sûr, le risque d’une correction n’est pas à écarter, c’est un marché cyclique qui peut être affecté par une récession mondiale. Fondamentalement, il y a un élément très puissant qui soutient le marché japonais, c’est l’amélioration de la gouvernance d’entreprises. Autrement dit, cette idée de choyer les actionnaires qui est née aux USA il y a près de 50 ans, ne fait que commencer au Japon. C’est évidemment une tendance qui ne peut faire qu’augmenter la rentabilité des entreprises dans le pays.
D’une manière générale, les marchés asiatiques constituent-ils une piste à considérer pour investir ?
Il faut rester sélectif, la forte croissance économique dans cette région du monde ne s’est pas toujours traduite par une augmentation des bénéfices. Mais à nouveau, les choses sont en train de changer et de ce point de vue, les marchés asiatiques au sens large sont intéressants, eux aussi.
Dans la dernière publication « Perspectives », vous indiquez également que la position d’investissement international nette des Etats-Unis est largement déficitaire. Quel impact cela peut-il avoir sur les stratégies d’investissement ?
La conséquence est la suivante : de nombreux actifs américains sont détenus par des étrangers et ces derniers en tirent des revenus supérieurs à ceux que les Américains perçoivent de leurs investissements à l’étranger. Si ces investisseurs étrangers décidaient de se séparer de ces dollars ou de rapatrier des capitaux, cela entraînerait une dépréciation du dollar supplémentaire à celle qui a déjà eu lieu.
Pour terminer, évoquons l’or qui a vu son cours augmenter de plus de 27 % depuis le début de l’année. Qu’est-ce qui pourrait freiner cette flambée ?
L’hypothèse d’une correction après une telle hausse est toujours envisageable, on peut par exemple imaginer que la Chine cesse d’acheter de l’or pendant 3 mois. Ceci étant dit, tout dans l’environnement actuel plaide en faveur de l’or.
Vaut-il mieux miser sur l’or en tant que matière première, ou bien sur les entreprises aurifères qui affichent également de très belles performances ?
Il faut s’intéresser aux deux. A l’or en tant que tel pour les raisons que l’on connaît, notamment la méfiance pour l’argent papier dans un monde où la dette ne fait qu’augmenter. Aux entreprises aurifères, qui représentent une classe d’actif offrant un certain effet de levier sur la hausse de l’or. Disons les choses simplement : lorsque l’or en tant que matière est en hausse, le cours des entreprises aurifères est en hausse également et vice-versa. L’augmentation de cash-flow qui s’en suit permet à ces entreprises de rembourser leurs dettes, d’augmenter leurs dividendes ou de racheter leurs titres.