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Clarté aux Etats-Unis, regain de tensions en zone euro
Le large succès de Donald Trump aux Etats-Unis a permis une clarification rapide des grandes orientations de politique économique à venir outre-Atlantique. En zone euro, la situation politique française, et, dans une moindre mesure allemande, inquiète les marchés dans un contexte marqué par l’atonie de l’activité.
La très large victoire de Donald Trump et plus généralement du camp républicain – qui contrôle tant la chambre que le sénat – a rassuré les marchés, ôtant de nombreuses incertitudes et offrant aux investisseurs une visibilité importante en termes de politique économique à venir.
Les mesures essentiellement pro-croissance prônées par Donald Trump devraient en effet consacrer une réduction de la régulation touchant des secteurs tels que l’énergie et la finance ainsi que de nouveaux allègements d’impôts avec, d’une part, l’extension des mesures adoptées durant son premier mandat et, d’autre part, de nouvelles baisses d’impôts en faveur des entreprises. Le rehaussement des droits de douane – dont l’objectif est de favoriser la production domestique en renchérissant le prix des produits importés – est par contre inflationniste et néfaste pour le commerce mondial.
L’activité en Chine et par contagion en Europe, l’Allemagne étant le pays le plus exposé de la zone, devrait être pénalisée par cette mesure.
Croissance nominale solide et inflation plus élevée
Pour les USA, la croissance nominale devrait rester bien orientée. Les attentes d’inflation reflétées au sein des marchés obligataires américains ont ainsi légèrement rebondi ces dernières semaines, tout en se maintenant à des niveaux raisonnables, proches de 2,4 % en moyenne annuelle pour les 5 prochaines années. Les perspectives d’expansion solide de l’activité ont entrainé une réduction des attentes de baisses de taux : le marché ne table dorénavant plus que sur 3 baisses de 0,25 % d’ici fin 2025, cet assouplissement moins agressif de la politique monétaire américaine contribuant au renchérissement récent du dollar.
Le déficit public de l’ordre de 7 % du PIB et la forte progression de l’endettement aux USA n’inquiètent pas (encore) les investisseurs. Le pays bénéficie en effet d’avantages compétitifs très forts - puissance militaire, énergétique, technologique, le dollar constitue la principale devise de réserve - vis-à-vis du reste du monde. Depuis la crise financière de 2008, la productivité - moteur de la croissance avec la démographie - portée par les investissements massifs dans la technologie, a augmenté d’un peu plus de 30 % aux USA, un rythme environ trois fois supérieur à la progression observée en zone euro.
Une zone euro affaiblie
En zone euro, dans un contexte marqué par une croissance atone, la crise politique en France est de nature à affaiblir davantage la confiance des entreprises et des ménages.
Suite à la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier, la France, placée durant l’été par la Commission européenne en procédure de déficit excessif, se retrouve désormais sans loi de finances. Emmanuel Macron a, sans surprise, annoncé qu’il nommerait un nouveau Premier ministre dans les plus brefs délais.
Une fermeture temporaire de l’administration (« shutdown ») est très peu probable, ce qui explique la tension relativement limitée observée au niveau des taux français. Le spread avec l’Allemagne a certes progressé mais le taux à 10 ans se maintient sous les 3 %, soit environ 0,5 % sous son sommet atteint début juillet.
Dans ce contexte pour le moins compliqué, la BCE devrait poursuivre l’assouplissement monétaire avec des baisses de taux qui, selon les attentes du marché, devraient atteindre 1,5 % d’ici fin 2025.Damien Petit, Directeur commercial Banque Privée
Si l’objectif de déficit de 5 % du PIB en 2025 semble dorénavant hors de portée, il est toutefois urgent de restaurer une trajectoire budgétaire crédible, sans peser excessivement sur la croissance, une équation complexe dans un paysage politique marqué par le poids grandissant des partis populistes.
Dans ce contexte pour le moins compliqué, la BCE devrait poursuivre l’assouplissement monétaire avec des baisses de taux qui, selon les attentes du marché, devraient atteindre 1,5 % d’ici fin 2025. Par ailleurs, on ne peut que saluer l’appel du président de la Bundesbank qui réclame au prochain gouvernement allemand d’utiliser davantage les marges de manœuvre budgétaires disponibles afin d’investir notamment dans les infrastructures et la défense et ainsi endiguer la stagnation de l’économie allemande.
Des marchés porteurs aux USA
Les marchés actions américains ont réagi positivement à l’élection de Donald Trump, progressant de l’ordre de 6% en devise locale. Les marchés européens et émergents affichent une progression beaucoup plus ténue depuis le résultat du scrutin.
L’impressionnante croissance des bénéfices au sein des sociétés technologiques profite au marché américain. Ce dernier paraît assez chèrement valorisé sur base de différentes mesures, tant absolues que relatives. La qualité à un prix. Rappelons par ailleurs que le lien entre la valorisation et la performance ne tient qu’à long terme. En comparaison, les valorisations paraissent plus attractives en Europe. Cependant, ce marché étant davantage cyclique, une reprise de l’activité est indispensable pour doper les bénéfices et les performances des actions du vieux contient.
Damien Petit
Directeur Commercial Banque privée