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La zone euro à la traîne
Retrouvez l’analyse de Damien Petit, Responsable Private Banking Investment à la Banque de Luxembourg, parue dans le magazine économique et financier luxembourgeois Paperjam.
L’année 2020 a été marquée par une contraction sans précédent de la richesse mondiale. La zone euro a particulièrement souffert, avec un PIB affichant un recul historique de pratiquement 7% par rapport à 2019. Contrairement aux USA, l’activité s’est à nouveau contractée durant les trois derniers mois de l’année. Ce repli est cependant nettement plus modéré qu’attendu, en dépit des mesures de restrictions toujours sévères au niveau de la mobilité.
Si la reprise en zone euro est quelque peu reportée, celle-ci devrait cependant se matérialiser les prochains mois, au fur et à mesure de l’amélioration du contexte sanitaire.
Poursuite de la contraction de l’activité en ce début d’année
La chute de l’indice PMI composite en janvier à 47.8 points laisse présager une poursuite du tassement du PIB en ce début d’année dans la région. Face à une situation sanitaire toujours préoccupante et compte tenu du retard accumulé dans l’administration des vaccins - notamment au regard de pays tels que les USA ou encore la Grande Bretagne - le maintien indispensable de mesures strictes contraignant la mobilité retarde l’émergence d’un rebond de l’économie.
Une importante réserve d’épargne en soutien à l’économie
Si la reprise en zone euro est quelque peu reportée, celle-ci devrait cependant se matérialiser les prochains mois, au fur et à mesure de l’amélioration du contexte sanitaire. L’importante réserve d’épargne accumulée durant la pandémie devrait en effet au moins être partiellement mobilisée et venir soutenir l’activité. Les services tels que le tourisme, l’Horeca ou encore les loisirs, inaccessibles suite à la fermeture des économies imposée par les autorités afin d’éviter l’asphyxie des systèmes de santé, devraient en bénéficier assez largement.
Les taux d’intérêt à long terme en légère hausse
Au sein des pays développés, les taux d’intérêt à long terme semblent anticiper ce rebond de l’activité. Ceux-ci s’inscrivent sur une trajectoire haussière ces derniers mois. Le rendement allemand à 10 ans progresse ainsi d’une quinzaine de points de base depuis le début de l’année. Une hausse modérée dans le sillage du rebond quelque peu plus marqué des taux outre-Atlantique. Aux Etats-Unis, les perspectives de mesures fiscales supplémentaires de soutien de la nouvelle administration Biden ont permis aux taux à 10 ans de repasser nettement au-dessus de la barre du pourcent. Cette remontée s’explique par la progression des attentes d’inflation : à 10 ans, elles se situent à 2,2%, un niveau dorénavant supérieur à la moyenne de long terme.
Vers un retour de l’inflation?
Sommes-nous pour autant à l’aube d’une résurgence de l’inflation ? Les pressions haussières sur le prix des biens et services telles que reflétées par les indices des prix à la consommation restent aujourd’hui très contenues, tant aux USA qu’au sein de la zone euro. L’environnement désinflationniste des dernières décennies pourrait toutefois laisser place à moyen terme à un environnement plus inflationniste. La forte progression des niveaux d’endettement, le financement des déficits publics par la création monétaire, l’acceptation d’une inflation plus soutenue par les autorités monétaires ou encore une remise en cause des bienfaits de la mondialisation constituent autant d’éléments susceptibles de supporter une croissance des prix structurellement plus élevée à terme.
Dans un tel contexte, la rationalité d’une exposition significative aux titres à revenus fixes s’en trouve à nouveau fortement réduite. Nous préférons privilégier au sein de nos portefeuilles des actifs réels. A ce titre, des entreprises de qualité, disposant d’une capacité à fixer les prix devraient permettre aux investisseurs de se couvrir adéquatement contre le risque d’une inflation plus soutenue dans les prochaines années.