Sélectionnez la langue en fonction de votre zone géographique
 
Luxembourg
14, boulevard Royal – L-2449 Luxembourg
 
Lundi au vendredi
8h30 à 17h00
 
Wallonie - Bruxelles
Chaussée de La Hulpe, 120 – 1000 Bruxelles
FLANDRE
Kortrijksesteenweg 218 – 9830 Sint-Martens-Latem
 
Lundi au vendredi
8h30 à 16h30
Média

Les marchés actions solides, malgré les risques inflationnistes

Retrouvez l’analyse de Damien Petit, Responsable Private Banking Investment à la Banque de Luxembourg, parue dans le magazine économique et financier luxembourgeois Paperjam.

Les marchés actions affichent de solides gains en ce début d’année en dépit d’un contexte marqué par une remontée des attentes d’inflation. Damien Petit, Responsable Private Banking Investment

Les rendements obligataires, toujours très faibles en terme absolu, s’inscrivent sur une trajectoire haussière ces derniers mois. Aux USA, locomotive de la croissance économique mondiale, les taux souverains à 10 ans affichent ainsi une progression de l’ordre de 0,7 % depuis le début de l’année. Au cours des 12 derniers mois, ils progressent de pratiquement 1 %.  

Cette remontée des rendements est à mettre à l’actif d’une hausse sensible des attentes d’inflation. À 10 ans, le marché obligataire table dorénavant sur une inflation annuelle moyenne de l’ordre de 2,5 % outre-Atlantique (contre 1,1 % il y a 12 mois). Sur le front du consommateur, la dernière enquête de confiance de l’Université du Michigan laissait entrevoir un léger frémissement des attentes d’inflation à long terme. Il est cependant trop tôt pour évoquer une modification substantielle de la perception des ménages quant à l’évolution des prix. 

Une remontée transitoire de l’inflation ?

La reprise qui se dessine est portée par des plans de relance massifs et l’amélioration de la mobilité grâce à un rythme soutenu de vaccination au sein des pays développés. Couplée aux effets de base observés en particulier au niveau des prix des matières premières, cette dynamique pousse les prix sensiblement à la hausse.

En avril, l’indice des prix à la consommation américain affichait ainsi une progression de plus de 4 % sur base annuelle, soit une augmentation bien supérieure aux attentes et la plus significative enregistrée depuis 2008. Les discussions autour d’une éventuelle réduction du soutien monétaire pourraient débuter lors de prochains meetings de la Federal Reserve. Une telle réduction reste néanmoins très dépendante de l’évolution des statistiques économiques, en particulier le marché de l’emploi. Par ailleurs, la Banque centrale américaine considère la remontée actuelle de l’inflation comme un phénomène temporaire. Ce discours toujours « accommodant » soutient les actifs risqués, les investisseurs tablant sur le maintien d’une politique monétaire très expansionniste. 

Les marchés actions toujours en hausse, mais une disparité forte entre régions et secteurs

Depuis le début de l’année, le marché mondial des actions affiche une solide performance (+10 % en euro).  Celle-ci cache toutefois une dispersion très importante en termes sectoriel (les secteurs plus cycliques surperforment) et géographique (les pays émergents et le Japon sous-performent). Par ailleurs, il est intéressant d’observer que certains segments de marché enregistrent un mouvement de correction notoire. Des prises de bénéfice sont salutaires et peu étonnantes vu l’engouement spéculatif des derniers mois et trimestres.

À titre d’exemple, l’ETF thématique ARK innovation, qui mise sur des sociétés actives au sein de « technologies disruptives », a cédé plus de 30 % par rapport à son point haut enregistré en février dernier. L’indice IPOX SPAC, qui reflète quant à lui la performance d’un univers de SPACs (Special Purpose Acquisition Vehicles) cotés aux USA, a perdu plus de 20 % par rapport au sommet atteint en début d’année. Les crypto-monnaies souffrent également, le bitcoin reculant de pratiquement 40 % depuis son point haut mi-avril.

Des perspectives toujours intéressantes pour les actions

Au sein des classes d’actifs traditionnelles, les actions continuent d’offrir les perspectives de rendement les plus attractives, en particulier au sein d’un environnement potentiellement plus inflationniste. L’accélération sensible de la croissance mondiale - confirmée notamment par la trajectoire haussière des indicateurs précurseurs - devrait soutenir les bénéfices des entreprises les prochains trimestres. Les valorisations élevées plaident toutefois pour une approche de gestion active prudente et laissent également entrevoir des rendements absolus au cours des 10 prochaines années plus limités que durant la décennie précédente.

Retrouvez le lien vers l’article paru dans le magazine Paperjam