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Le terme de patrimoine désigne à la fois l'ensemble des biens que nous possédons mais également ceux dont nous avons hérité. Il renvoie ainsi à l'idée de biens pouvant se transmettre : foncier, immobilier, entreprise. Mais pas seulement… Il évoque aussi une histoire, une passion, des valeurs, des façons de faire ou de ne pas faire. Mais alors, peut-on vraiment toujours tout compter ?

Dans la sphère familiale

Le mot patrimoine, du latin patrimonium, signifie littéralement « ce qui vient du père ». Apparu au XIIème siècle, il désigne les « biens de famille ». Cet ensemble de biens privés appartenant à la famille a une valeur marchande qui définit l'« héritage », et qui se transmet de génération en génération. Cette vision strictement économique explique que, de l'Antiquité aux années 50, la transmission du patrimoine familial a souvent mené à des alliances d'intérêts. Un beau mariage était un mariage de raison, entre deux familles qui veillaient scrupuleusement à préserver leur rang et leurs richesses. Cette définition classique, profondément ancrée dans la sphère privée, est toujours d'actualité, mais la notion de patrimoine s'est élargie au fil du temps.

Du privé vers le public

Si le premier « relevé des monuments historiques » est daté de l'an 29 av. J-C. lorsque Philon de Byzance inventorie les sept merveilles du monde antique, ce n'est qu'au Moyen Âge, au sein de l'Église, que naissent les premières réflexions autour de la sauvegarde et de la préservation d'objets de valeur, hors du champ familial.

The School of Athens, Raphael, 1509–1511 Plus tard encore, à l'époque de la Renaissance puis des Lumières, la pensée humaniste inspire de nombreux érudits à travers toute l'Europe. Animés par la recherche des traces du passé et la découverte des cultures extra-occidentales, ces hommes constituent les premières collections d'objets d'art. Fin du XVIIIème, certains souverains, éclairés et convaincus que le partage de la connaissance est la condition du progrès, rendent les collections princières accessibles. Le British Museum ouvre ses portes au public en 1759. Vienne, Madrid ou Florence suivront.

Un patrimoine commun à conserver

Le patrimoine est un principe dynamique. Au XIXème siècle, avec l'émergence du nationalisme et du concept d'État-nation, le terme de patrimoine revêt une acception de plus en plus large et s'applique à un ensemble de biens communs qui doivent être protégés par la société, parce qu'ils sont porteurs d’une valeur identitaire pour la nation.

Le mouvement de protection et de sauvegarde des héritages nationaux ne cessera de s'amplifier tout au long du XXe, jusqu'à l'émergence d'un patrimoine mondial défendu par l'UNESCO, qui définit le patrimoine comme l'« héritage du passé, dont nous profitons aujourd'hui et que nous transmettons aux générations à venir ». Dans une conférence prononcée à l'UNESCO en 1998, le juriste et philosophe François Ost définit le patrimoine comme un « legs énigmatique », « un objet insolite dépourvu de mode d'emploi ».

« Qu'ont en commun les forêts primaires de hêtres des Carpates, l'art rupestre de la région de Hail, en Arabie saoudite, la Grand-Place de Bruxelles, la fête de Khidr Elias au nord de l'Iraq, ou encore le chant polyphonique géorgien ? Rien ou plutôt tout. Tout ce qui compte à nos yeux et constitue notre héritage pour les générations futures. Des biens appartenant à l'humanité tout entière et reconnus d'une valeur exceptionnelle, inscrits au patrimoine mondial, comme plus de 1 000 autres de par le monde » relève Valérie Desprets dans le Cahier « Patrimoine(s) » de la Banque de Luxembourg.

Patrimoine(s) : matériel, immatériel, pluriel... à découvrir dans la version digitale

Les Cahiers de la Banque de Luxembourg invitent les lecteurs à prendre du recul sur des sujets d'intérêt général, autour d'une thématique unique. Ce numéro est consacré aux multiples dimensions du patrimoine, une notion qui renvoie immanquablement à celle de l'héritage.

 

 

 

Les valeurs cachées du patrimoine

La valeur d'un patrimoine importe plus que l'objet, l'esprit plus que ses concrétisations. Aucune tradition ne peut définir exactement ce qu'il convient de classer dans la catégorie « patrimoine » et aucune règle ne dicte la façon dont il doit être perçu. La notion de patrimoine est indissociable de celle de transmission. Les objets du patrimoine se transmettent et changent de destination, d'utilité, de fonction. Une vieille armoire trouvera sa place dans un nouvel intérieur, un collier sera conservé comme un talisman, sans plus jamais être porté, un terrain sera revendu et sa valeur transformée en d'autres biens. Il n'est pas fait que de matière, mais également d'histoire et donc de sens.

Des sociologues tels que Bourdieu ont décrit le sens large de l'héritage : matériel, certes, mais aussi affectif et symbolique, condensé des traditions familiales et des valeurs reçues, morales, idéologiques ou culturelles, ou encore capital social et relationnel.

L'héritage matériel s'imprègne en effet d'une dimension émotionnelle d'ordre privée. Une histoire familiale, des projets de vie, des valeurs communes, une éducation, des savoir-faire spécifiques sont autant d'éléments de ce patrimoine que lèguent les parents à leurs enfants. Le patrimoine est ainsi protéiforme. Qu'il soit à construire, à préserver ou à faire fructifier. Matériel ou immatériel, tout héritage se veut multiple.

Le patrimoine en famille

Nicole Prieur, philosophe, thérapeute familial et auteur, revient en vidéo sur les rapports complexes que nous entretenons avec l'argent et comment ce sujet reste difficile à aborder au quotidien dans la famille.

 

L'entreprise, un patrimoine matériel et immatériel

La gestion, le développement et la transmission d'une entreprise contribuent à la création et au maintien de ce patrimoine, qu'il s'agira ensuite de léguer. Dans le monde post-industriel, la valeur nette comptable d'une entreprise ne suffit plus à refléter sa valeur réelle. Son capital est de plus en plus composé d'actifs immatériels : sa gouvernance, son expertise, ses connaissances, sa culture d’entreprise, sa réputation, son impact sociétal, etc. Autant de constituants importants de l'entreprise dont le bilan ne fait pas mention.

La dimension immatérielle est ainsi dorénavant prise en compte dans la définition juridique actuelle d'un patrimoine, qu'il soit individuel, familial ou entrepreneurial. On y désigne, en effet, l'ensemble des biens sur lesquels il est possible de faire valoir un titre de propriété ou un droit et qui peuvent être vendus (nom, réputation, marque, savoir-faire, portefeuille clients, etc.).

Des frontières plus vastes

Alors que le patrimoine d'une famille ou d'un entrepreneur se situait habituellement dans le périmètre d'une ville, d'une région, plus rarement d'un pays, nombre de familles et d'entrepreneurs ont désormais des intérêts sur un territoire très vaste. Il en résulte des situations plus complexes, notamment à l'heure de la transmission, lorsqu'il faut tenir compte des spécificités de différentes juridictions. Ces situations transfrontalières soulignent le besoin d'être entouré d'un expert pouvant répondre à ces problématiques multi-juridictionnelles.

Un accompagnement patrimonial global

À la Banque de Luxembourg, nous attachons une attention particulière au fait qu'un patrimoine ne se résume pas à une liste de biens matériels ou à une simple somme d'argent. Derrière un patrimoine, il y a une personne. Et derrière ce qui se mesure, se cache toute une dimension immatérielle, mais pourtant bien réelle et qui lui confère toute sa valeur. Car pérenniser et transmettre son patrimoine privé ou son entreprise, c'est aussi transmettre, aux êtres qui nous sont souvent les plus chers, ses valeurs et le fruit du travail de toute une vie, parfois même de plusieurs générations.


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