La philanthropie : un puissant outil pour les familles

Bien sûr la philanthropie - le fait de consacrer une partie de son patrimoine à des causes d’intérêt général - sert tout d’abord à faire le bien d’autrui. Mais la philanthropie peut aussi être un formidable ciment intergénérationnel ou outil d’éducation.

Etre et faire ensemble

Depuis un certain nombre d’années, nous observons de plus en plus de familles décider de s’engager ensemble. « Que ce soit en allouant simplement une enveloppe annuelle à une association ou en structurant leur démarche au sein d’une fondation ou d’un fonds abrité, le patrimoine qu’elles consacrent à cette démarche leur permet d’être et de faire ensemble », souligne Etienne Eichenberger, co-fondateur de wise philanthropy advisors. La philanthropie vient ainsi compléter un projet d’entreprise familiale ou donner un visage tangible au patrimoine financier, tout comme aux valeurs de la famille.

Un ciment pour la cohésion familiale

Qu’elle soit structurée ou non, la philanthropie amène des membres de la famille de plusieurs générations, parfois éloignés à se rencontrer régulièrement, à discuter, à travailler ensemble et enfin à forger un consensus autour d’un projet commun qui n’existerait peut-être pas autrement. Dans des familles en entreprises, la création d’une fondation permet également de donner des rôles à des familiaux qui n’exercent pas ou plus de rôle opérationnel.

Un terrain d’apprentissage

La philanthropie offre également un espace dans lequel des jeunes peuvent apprendre le sens des responsabilités ou la valeur de l’argent. « Pour travailler sur ces questions avec des familles, il ne nous faut parfois pas grand-chose » explique Philippe Depoorter, membre du Comité de Direction et responsable du conseil en philanthropie à la Banque de Luxembourg. « Une enveloppe de 5.000 ou 10.000 EUR peut suffire. Chaque jeune devra s’interroger sur la meilleure façon d’allouer cet argent, sur l’impact qu’il pourra atteindre. Chacun devra exposer son un projet. Et enfin, ils devront trouver les moyens de s’aligner. En apprenant ainsi à décider ensemble, en se donnant éventuellement des règles, on peut considérer la philanthropie comme une antichambre de la gouvernance familiale. »